Aéroport de La Réunion, vu du parc de stationnement
Pendant qu'en métropole on l'imagine bercée par les vagues de la mer des Caraïbes et peuplée d'hommes et de femmes qui se prélassent au rythme du maloya, La Réunion est en fait une vouve dans l'Océan Indien : la vouve est le mot réunionnais pour désigner la nasse.
Comme le décrit Bienvenue dans l'arène
, l'île attire chaque année de nouveaux résidents. Certains ne feront qu'un court passage, le temps de percevoir un salaire indexé, pendant que d'autres viendront grossir les rangs des demandeurs d'emploi. Pour endiguer une démographie fortement croissante, des mécanismes de déplacement de la population sont régulièrement utilisés. Ceux-ci sont dépeints par Joëlle Barret, dans son livre Les maux du déracinement
. Les espoirs d'une économie dynamique expatriés vers la Capitale, le Canada, l'Australie ou autres, exposent à la précarité ceux qui sont restés sur place. Les services sociaux prennent alors le relais pour subvenir aux besoins des plus démunis, qui, tout en restant consommateurs, vont enrichir les grandes structures, voire les monopoles, de la distribution, des transports, du BTP, du logement, de la finance et du numérique. L'individu vit alors au rythme des indemnités et des allocations. Certes, cette particularité n'est pas spécifique à La Réunion, mais contrairement à la métropole, l'île regroupe sur une petite surface presque tous les niveaux de la société. De plus, elle se trouve fort éloignée du premier continent et n'offre que deux accès. Facile à observer et facile à isoler, La Réunion semble bien être un candidat idéal pour un laboratoire social.
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