Le programme du Falco Peregrinus a commencé le 17/03/2020, en pleine crise sanitaire (cf. Où est ma maison ?). Son objectif est de satisfaire une quête spirituelle par l'exploration du plan matériel.

L'idée germa à la lecture des récits d'aventuriers solitaires, qui, étant face à un obstacle en apparence infranchissable, ont vécu un rapprochement spirituel. Mais cette idée resta d'abord une utopie, car mes engagements m'enchaînaient et les moyens me manquaient.

Le rêve prit forme en apprenant que le christianisme irlandais voyait dans le currach, un vaisseau mystique, et l'utilisait pour traverser la Manche dans sa partie la plus large. La frêle embarcation composée de branchages et de peaux pouvant aller à la fois sur les flots et dans les Cieux, devenait alors une sorte d'hydravion, voire mieux, car les Cieux sont plus hauts que le ciel. De plus, l'usage d'un esquif est dans la suite logique de l'expérience acquise (cf. St Barth, pour les intimes, Solitude).

Les moyens devenaient alors accessibles pour envisager un projet. Encore fallait-il les définir. Quels étaient les équipements nécessaires pour transformer un simple canot en un véritable outil d'exploration, à savoir, se rendre à un endroit pour relater ce qui a été observé ? L'expérience du BEM Henri Poincaré éclaira alors la situation. (cf. Vision du Monde). Autonome sur sa zone d'exploration, il agissait sur quatre plans : l'espace, les airs, la mer, et le monde sous-marin. Il naviguait et communiquait à l'aide des satellites. Ses hélicoptères assuraient la sécurité de la zone d'exploration. En tant que navire, il rejoignait par la mer la zone de réception des ogives. Et les missiles étaient lancés à partir de sous-marins.

Certes, l'activité du Falco Peregrinus est avant tout pacifique et légale, cependant, rien ne l'empêche de s'inspirer du monde militaire, qui a une expérience millénaire des situations extrêmes. De plus, la technologie a fait un bon incroyable durant ces dernières décennies, ouvrant l'espace, les airs, la mer et le monde sous-marin aux particuliers. La Terre est devenue le centre des orbites de plusieurs milliers de nano-satellites. L'ULM est un aéronef au prix d'une voiture. Les voiliers en contreplaqué conquièrent la mer. Et le monde du silence est devenu une destination touristique.

L'utopie devenue rêve, et le rêve devenu projet, il ne reste plus qu'à le transformer en réalité (cf. Le Pacifique : le goût de l'aventure). Cette dernière étape demande à prendre en considération sept contraintes fondamentales, soit quatre libertés, deux types de produits et un mode de fabrication. Les libertés de circulation, de culte, de réunion et d'expression sont nécessaires pour se rendre dans un lieu, y rechercher une expérience spirituelle, la partager et l'exprimer sur ce blog. Elles ne peuvent s'appliquer pleinement que si les outils utilisés peuvent être modifiés pour s'adapter le mieux possible à la quête : faculté que possèdent ceux construits à l'aide de plans et logiciels libres. Enfin, la construction des équipements nécessaires au voyage peut faire aussi partie du cheminement, si elle est entreprise en amateur.

L'objectif et les contraintes étant définies, le programme s'expose ainsi : satisfaire une quête spirituelle en explorant des contrées où sont respectées les libertés de circulation, de culte, de réunion et d'expression, à l'aide d'une simple embarcation armée pour opérer dans l'espace, les airs, la mer et sous l'eau, et construite en amateur, à partir de plans et logiciels libres.

Le vaisseau envisagé est une simple embarcation armée pour opérer dans l'espace, les airs, la mer et sous l'eau. Il est construit en amateur, à partir de plans et logiciels libres. Cependant, il doit pouvoir s'éloigner du rivage de quelques centaines de kilomètres pour tester les charges utiles qui seront envoyées dans l'espace. Or, depuis 1977, nous assistons à des prouesses établies par de petits bateaux. Tout d'abord la Mini-Transat montre, tous les deux ans, qu'il est possible de traverser l'Atlantique avec une coque de 6,50 m. Ensuite, en 1996, les deux frères Berque relie la France aux Antilles à bord d'un voilier de 4 m, beaucoup plus modeste que les minis, conçu et construit par eux-même. Enfin, Yann Quenet termina son tour du monde en 2022 à bord d'un quillard de 4 m, dont le coût de fabrication ne dépassait pas 4 000 €. D'après ces constats, la solution d'un voilier hauturier de petites dimensions répond au besoin tout en réduisant les coûts et l'empreinte anthropique.