Système Terre-Lune

Le constat est clair. Nous sommes prisonniers dans une oasis perdue dans le désert sidéral, condamnés à naître, vivre et mourir en captivité., et l'idée de quitter cette prison pour un cachot aussi fragile qu'est la station spatiale internationale, n'est guère plaisante. Le choix de devenir spationaute étant rejeté, regardons l'intérêt de l'exploration spatiale au niveau du particulier et les autres voies possibles pour l'entreprendre.

L'espace entre la Terre et la Lune foisonne de machines équipées d'ordinateurs (plusieurs milliers). C'est donc une colonie mécanique soumise au règne de l'informatique. Cependant, vu le nombre de machines hors d'état (les 3/4 des satellites en orbite ne sont plus actifs), la colonie est surtout une casse. Et, comme le besoin en engins spatiaux est en pleine croissance depuis le 4 octobre 1957, date du lancement de Spoutnik, les carcasses s'accumuleront encore autour de la Terre au fil des ans. De ce fait, la zone est déjà marquée par une forte empreinte anthropique et participer à son augmentation mérite un temps de réflexion.

Auteur : NASA  (Domaine public)

Auteur : NASA - Document dans le domaine public

La figure ci-dessus montre le spectre d'absorption des ondes électromagnétiques de l'atmosphère. Nous remarquons une perméabilité totale pour les longueurs d'ondes comprises entre 5cm et 10m, qui correspondent aux fréquences comprises entre 30 MHz et 6 GHz, et parmi celles-ci, se trouvent les porteuses utilisées par l'informatique. De ce fait, l'espace offre une vision globale de l'activité informatique dans le monde. Pour faire simple, là où il y a du WiFi et de la 5G, il y a des terminaux qui s'y connectent. L'évolution des émissions électromagnétiques à la surface du globe, est une indication de la colonisation de notre vie quotidienne par les ordinateurs, ce qui, pour ce blog, est une information suffisamment pertinente pour choisir les contrées à visiter.

L'intérêt ayant été démontré, regardons comment réduire au maximum l'empreinte anthropique d'une telle aventure.

1999 vit la naissance des CubeSats. Fruit de la miniaturisation, le nanosatellite a une masse de quelques kilogrammes pour réaliser sa mission, là où avant, il fallait plusieurs quintaux. En 2004, SpaceShipOne montra qu'un avion pouvait atteindre une orbite basse. En juin 2010, IKAROS déploya sa voile et démontra qu'un satellite pouvait naviguer à la seule pression du Soleil. En mars 2015, Solar Impulse entama son tour du monde avec comme seule source d'énergie, le Soleil. En 2022, Airbus fit voler son drone solaire en stratosphère pendant une soixantaine de jours. Enfin, Dassault a commencé l'étude d'un mini-lanceur aéroporté. La voie des CubeSats propulsés à la voile, lancés par un drone solaire, se dessine. Telle est l'orientation suivie.

Nous venons de définir la technologie qui sera utilisée pour explorer l'espace. Regardons comment la mettre en œuvre.

Tout d'abord, la plate-forme utilisée est un voilier solaire respectant les spécifications des CubeSats, capable d'évoluer en impesanteur dans l'environnement hostile qu'est le système Terre - Lune. Pour apprendre à évoluer en impesanteur, les astronautes s'entraînent dans des piscines. Il en sera de même de la plate-forme. L'exploration spatiale commence sous l'eau. Ensuite, la plate-forme reçoit une charge utile dont la fonction est d'étudier les émissions électromagnétiques provenant de la Terre. Les orbites d'observation n'ayant qu'une altitude de quelques centaines de kilomètres, il est alors possible d'effectuer des tests entre une base à terre et un bateau. L'exploration spatiale se poursuit en mer. Enfin, le satellite est embarqué à bord d'un lanceur aéroporté fixé à un drone stratosphérique solaire. L'exploration spatiale continue dans les airs. Une fois dans l'espace, le satellite envoie ses données par radio.

Quatre systèmes sont à réaliser : la plate-forme, la charge utile, le lanceur et le centre de contrôle. Ils seront décrits au fur et à mesure de leur développement dans la rubrique "le vaisseau".