Le 17/04/2013, dans l'euphorie, un prestataire et son client commerçant, contractent pour la mise en place d’une solution de sauvegarde des données comptables et commerciales.

La solution technique repose sur un espace d'un Cloud, distant de plusieurs milliers de kilomètres, d'un éditeur informatique de renom. L'espace est conçu pour stocker des fichiers et y accéder de n’importe quel endroit de la planète par Internet. Mais, il n’offre aucune vérification sur la cohérence des données qui y sont enregistrées, et la prestation est limitée à une simple synchronisation de contenu : les copies sont remplacées par les nouvelles au rythme des modifications des originaux. Aucune sauvegarde de sureté n’est programmée. Bref, de sauvegarde, le contrat n’en a que le nom.

Tout semble se dérouler régulièrement.

De temps à autre, un fichier disparaît dans la toile sans inquiéter la surveillance : peu importe, dans un entrefilet d’un document annexe, une clé USB doit aussi se charger de la sauvegarde : deux gardiens d’un même temple, isolés, qui comptent sur l’autre pour accomplir le travail.

Et, pendant le long week-end du 11 novembre, tout explose.

Internet est perturbé. Les fichiers vont mettre plus de trois jours pour traverser les océans. Ceux qui arriveront à destination, auront perdu une bonne partie de leurs informations.

Entretemps, les éléments se déchaînent sur l’île. Les orages provoquent des surtensions qui détruisent l’électronique du réseau du commerçant. Quant à son serveur, resté allumé depuis samedi soir, il est retrouvé le mercredi matin inerte. Il est bien sous tension, mais refuse de fonctionner son disque dur vient d’essuyer une panne logique. Il est devenu momentanément végétatif.

Le prestataire est aussitôt averti.

Il remarque que les disques sont physiquement en état, mais illisibles. Il tente une restauration à partir des fichiers du Cloud. Celle-ci échoue. La raison même de sa prestation vient de s’écrouler.

Il est encore sous le choc de l’incompréhension, quand son client le met en demeure, avant de l’assigner en justice.

Les relations commerciales sont rompues. Le matériel est rapidement remis en marche par un autre prestataire, et les logiciels sont installés à nouveau. Mais l'historique de trois années et demie de ventes est perdus à jamais, et ce, juste avant les fêtes de fin d’année.

Les laboratoires ne peuvent pas réparer les disques endommagés et le contenu de la sauvegarde est trop incomplet pour être exploité.

Il va falloir tout ressaisir, facture après facture, pendant que des clients à suivre seront oubliés.

Certes, progressivement le temps effacera les séquelles.

Mais en attendant, des frais imprévus et une perte de chiffre d’affaires, constituent un réel préjudice financier.